Le développement durable, promu depuis plusieurs années dans le secteur touristique, a pris un tournant particulier ces derniers mois. Force est de constater qu’il ne permet plus aujourd’hui d’être innovant et de se distinguer, mais qu’il devient plutôt un impératif pour toute destination et entreprise touristiques soucieuses de rester compétitive.

Le Créneau d’excellence en tourisme d’aventure et écotourisme est engagé dans la démarche de développement durable, et souhaite, comme les entreprises de son périmètre, en faire le fer de lance de sa stratégie 2021-2025. C’est ce qu’a rappelé son directeur, Gilles Simard, à l’occasion d’un webinaire organisé le 13 janvier dernier, en collaboration avec le Centre québécois de développement durable (CQDD). Ayant pour sujet La mesure de l’impact d’une démarche de développement durable, cette 2e édition d’une série de webinaires organisés par le CQDD mettait en vedette les meilleures pratiques d’une entreprise du créneau.

Le développement durable n’est plus une option

Lors de ce webinaire, Gilles Simard nous a fait la démonstration que, malgré l’omniprésence de la pandémie dans l’actualité depuis de longues semaines, le développement durable continue de prendre une part importante, voire stratégique dans l’actualité touristique.

Il a pu constater que les tendances comportementales des clientèles font état de la sensibilité croissante des voyageurs vis-à-vis des enjeux de contribution de l’industrie touristique aux changements climatiques. La réponse du réseau de distribution ne s’est pas fait attendre puisque de nombreux intermédiaires de voyage favorisent, voire exigent, que les prestataires de services adoptent des politiques et comportements durables en cohérence avec les attentes de cette clientèle en transformation. 

La destination a encore beaucoup à faire en la matière, mais certains acteurs se sont retroussés les manches voilà plusieurs années, telle l’entreprise Contact Nature. L’OBNL a entrepris, en 2019, une réflexion sur l’organisation au sein de laquelle le développement durable a pris une place prépondérante. Comme l’a présenté son directeur général, Marc-André Galbrand, lors du webinaire, la démarche a été envisagée de façon globale et l’organisation a été jusqu’à créer de toute pièce un outil afin de mesurer l’impact de leurs actions. Cette démarche, suffisamment rare pour être soulignée, a été présentée et Marc-André Galbrand a accepté de faire découvrir l’outil.

La formule de Contact Nature

Concrètement, cet outil se traduit par la mise en place de 3 tableaux de bord, pour chacune des composantes du développement durable (économique, social, environnement), comprenant une série d’indicateurs qui permettent de vérifier où se situe l’entreprise vis-à-vis des cibles qu’elle s’est fixées.

extrait outil contact nature

Tableau de bord DD / Émission de CO2

Marc-André Galbrand avoue qu’une telle démarche demande une réelle volonté, car elle implique un investissement humain important pour sa mise en place; il indique cependant que le suivi est plutôt rapide.

« La gestion par résultats est rarement mise en œuvre en matière de développement durable; elle a cependant de nombreux bénéfices.

 Pour le personnel, tout d’abord, qui comprend mieux l’utilité d’une telle démarche et en voit les résultats concrets, ce qui a pour effet de stimuler son adhésion et son engagement dans la démarche de l’organisation;

 Pour l’entreprise, qui démontre sa cohérence avec sa mission et ses valeurs, et peut rejoindre son public en lui partageant ses actions. »

Marc-André Galbrand

Directeur général, Contact Nature

Une clientèle plus exigeante

Le public justement a des attentes fortes envers les entreprises. Certains spécialistes estiment que le tourisme va repartir comme à l’époque de l’avant-COVID, dès que la situation le permettra[1]. La clientèle pourrait cependant être plus attentive et exigeante quant aux actions menées par les entreprises et les destinations.

Au Québec, par exemple, il ressort d’un sondage Leger, mené en septembre dernier pour le compte du Laboratoire d’action climatique, que 86% de la population québécoise affirme être plus encline à acheter les produits d’une entreprise qui réalise des actions concrètes, crédibles et significatives en faveur du climat, plutôt que ceux d’une autre firme.

C’est à ce moment-là que vos communications sur les actions menées et vos résultats concrets vous donneront un avantage concurrentiel. Mais, attention, il n’est pas question d’en rajouter, car plus de 4 répondants sur 10 indiquent que leur perception de l’entreprise dépend des actions concrètes mises en avant. L’engagement doit donc être sincère, et faire vraiment partie de votre ADN. À ce titre, l’initiative de Contact Nature pourra rassurer les clientèles.   

Le voyageur semble aussi près à faire sa part, dans des proportions raisonnables pour leur portefeuille. D’après une étude d’Orchestra, près de 3 voyageurs sur 4 sont prêts à payer au moins 5% de plus pour s’assurer que la totalité des émissions liées à leur voyage sont absorbées.

Des bénéfices à tous les niveaux

Si le virage s’impose pour attirer la clientèle, vous pourriez en retirer d’autres bénéfices. Par exemple, pour attirer de nouveaux talents, il ressort du baromètre de l’action climatique 2020 que l’engagement concret d’une entreprise ou d’une organisation envers l’action climatique peut influencer fortement, voire très fortement, 60% des répondants à y travailler.

S’engager dans le développement durable peut aussi conduire à des gains financiers, à en croire le témoignage de Délices du Lac-Saint-Jean. Leur engagement les a poussés à chercher des solutions là où cela semblait impossible, et, de surcroît, à économiser. Un beau contrexemple à tous ceux qui pensent que s’engager dans le développement durable coûte trop cher!

Vous souhaitez en apprendre davantage ou vous engager dans une démarche de développement durable?

Des dispositifs existent pour vous aider!

Contactez le créneau pour nous faire part de vos besoins, et nous verrons ensemble l’accompagnement le plus adapté à votre situation.

[1] https://www.sudouest.fr/2021/01/14/apres-la-crise-l-espoir-tenu-d-un-tourisme-plus-responsable-8286024-11056.php

Pablo Díaz, professeur d’économie spécialisé dans le tourisme à l’Université Ouverte de Catalogne craint, lui, que le surtourisme reparte de plus belle dès les restrictions sanitaires levées: « même dans les villes comme Barcelone où il y avait trop de touristes et un fort mouvement contre eux, maintenant ils nous manquent ».

En France, Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, estime qu’il y aura sans doute une « accélération de la prise de conscience » des dommages causés, mais « pas de révolution ».